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Les 36000 communes françaises
11 mai 2018

La ville de Tôtes (Seine Maritime)

Présentation de la ville

 

Située sur le plateau entre la vallée de la Saâne et la vallée de la Scie, le village de « Tostes » est passé d'une localité rurale à une bourgade commerciale. Au XIXe siècle, la ville a subi une mutation qui la placera dans un carrefour routier.

Tôtes était déjà habité du temps des gallo romains, on y trouvait alors une ferme. Son nom actuel vient de là car en norrois (ancienne langue scandinave), Topt désigne « emplacement d'une ferme ».

En 1030, le vicomte d'Arques fit don de la localité à l'abbaye de la Trinité du Mont à Rouen. Quelques décennies plus tard, un seigneur de Tôtes et un Sire de Bonnetôt participèrent à la bataille d'Hastings, en 1066.

En 1257, l'Archevêque de Rouen et le seigneur de Tôtes se disputaient le patronage de cette église du XIIe.

Au XVIe, du temps de la Ligue les gouverneurs du Havre et de Dieppe se sont entretenus dans le château de Tôtes. Cette entrevue n'a pas abouti et le village fut partiellement ravagé.

En 1809 Tôtes absorbe la paroisse de Bonnetot. En 1800 on démolit l'église Saint Paër de Bonnetot. A cette époque Tôtes ne comptait qu'environ 600 habitants.

Tôtes fut occupée une première fois par les Prussiens en Décembre 1870 un jour où la neige était au rendez vous. Plus tard, le 10 juin 1940, une bataille sanglante a eu lieu entre Tôtes et Biville la Baignarde.

Tôtes fut libérée le 31 août 1944 par les canadiens qui sont arrivés par le sud de la ville.

 

 

Du blason au logo de Tôtes

 

 

blason

 

logo

de gueules aux trois oies d’argent, coupé en I d’or aux trois marteaux contournés de gueules et en II d’azur aux trois croisettes d’argent ; sur le tout d’or au chef d’azur chargé de trois étoiles aussi d’or

Ce logo date du début des années 90.

 

 

La mairie de Tôtes

 

Située sur l'actuelle place du marché, les anciennes halles ont été transformées en 1819 et accueillait grand nombre de services (administratif, juridique …), un logement pour le garde champêtre, un café ... Elles sont aujourd'hui aménagées en mairie et en salle polyvalente. La ville de Bleckede, ville jumelée depuis 1977 possède une girouette ornée de ses armes et une stèle près des escaliers.

Le marché à lieu le mercredi matin. Il existe depuis le XVIIe et a été interrompu entre 1730 et 1789.

 

L'église Saint Martin

église

 

 

 

 (photo de 2011)

 

 

IMG_0022

 

Plaque sur l'église en latin (photo de 2011)

 

 

La première trace d'une église date du XIIe siècle. Elle fut agrandie au XIII, XIV et XVIe siècles. Détruite en 1849 elle fut remplacée en 1879.La première pierre fut bénie par l'archevêque Marie-Edmond Blanquart de Bailleul. A l'intérieur, le style est purement néogothique toutefois elle renferme une statue de Saint Martin du XVe découverte lors de la reconstruction de l'église. Sur le flanc est de l'église une plaque relate cette reconstruction, en latin.

 

Remarque : Les églises dédiées à Saint Martin étaient en général situées au carrefour de grandes routes antiques et servaient de halte aux voyageurs qui pouvaient y passer la nuit à l’abri. Ici nous avons une église sur un carrefour (Dieppe Rouen d'un côté et Le Havre Amiens de l'autre), mais je ne suis pas sûr de l'ancienneté de ces 2 voies ...

 

 

 Un rendez vous de personnalités

 

L'ensemble date du XVI et XVIIe siècles. Bâti en 1611 à l'emplacement de l'Auberge de l'Écu, il a accueilli de grands personnages dont d'Artagnan, qui escortait Louis XIII, en voyage à Dieppe. Plus tard, en 1690, l'auberge qui ne possèdait son nom actuel était dirigé par Jean Fiquet père. Son fils devint marquis de Normanville. Lors de la succession Jean Fiquet fils légua « un plat bleu décoré de deux cygnes surmontés d'une couronne de marquis » à son successeur Tubeuf qui est à l'origine de l'appellation actuelle. En 1756, sous le même propriétaire, grâce à la marquise de Pompadour, l'auberge pris le privilège de la Poste Royale. Les écuries du relais de la Poste existent encore. En 1808, Napoléon 1er fit don d'une marmite en cuivre. Les Princes d'Orléans et le roi Louis Philippe ont aussi partagé les tables de l'hôtel. Nos deux fameux écrivains locaux, Flaubert et Maupassant, firent des haltes en ce lieu. Plus tard de grands nom anglais vinrent comme la reine Victoria ou le Prince de Galles en 1910. En Mai 1918, la reine des Belges, Élisabeth, s'offrit l'ensemble de l'hôtel afin que le roi Albert se détende. La seconde guerre amena Eisenhower, Marschall, Rommel, Van Paulus à goûter à la cuisine tout comme Pierre de Gaulle et Ali Khan.

 

Tôtes a accueilli plusieurs fois ces écrivains. Elle leur a rendu hommage. Le nom de la rue menant aux nouvelles écoles se nomme Emma Bovary, son mari était médecin à Tôtes.

Pas de rue « boule de Suif » mais une rue Guy de Maupassant, cela n'est pas un hasard. En effet l'action du roman, paru en 1880, fait halte à l' « hôtel du commerce » qui n'est autre que l'Auberge du Cygne. Il raconte également les relations entre les habitants et l'occupant. L'occupation a été très difficile et mal ressentie par les habitants . Voici un extrait :

« Des petits points de feu parurent en avant sur la route. C'était Tôtes. On avait marché onze heures, ce qui, avec les deux heures de repos laissées en quatre fois aux chevaux pour manger l'avoine et souffler, faisaient quatorze. On entra dans le bourg, et devant l'Hôtel du Commerce on s'arrêta. »

 

Le « nouveau » château de Tôtes

 

Situé en face de l'auberge, le château de Belloy. L'ensemble date du XVII et XVIIIe siècles. En 1781, il est reconstruit suite à un incendie par M. Fiquet d'Ausseville. A l'intérieur, le plafond du salon d'une hauteur de 5,50 mètres, en boiseries peintes à la main, est l’œuvre de l'italien Laurinti en 1786. Au XIXe, suite au mariage de Marguerite Fiquet d'Ausseville, le château passe aux mains des comtes de Malartic, dont deux seront maire de la ville : Joseph (1765 - 1828) et Maxime (1808 1891), son frère Charles Odon, natif de Tôtes, fut maire d'Arques la Bataille.

 

L'ancienne demeure seigneuriale

 

Le « nouveau » château ne remplace l'ancien en effet le château de Bosc aux Lièvres est situé sur la route du Havre, il n'est pas visible de la route. C'est aujourd'hui une ferme. La base des tourelles pourrait remonter à l'époque gallo romaine. Il s'agit probablement du premier château de Tôtes Toutefois l'ensemble actuel date du début du XXe siècle. L'ancien château aurait accueilli Jeanne d'Arc en 1430, les seigneurs du lieu étaient alors les Tiercelin.

 

Le chemin des écoliers

 

Longtemps propriété des de Malartic, le presbytère passa aux mains de la commune en 1892. C'est en une de ces dépendances que siégea une justice de paix (de là est né l'ancien nom de la rue). Cet organe juridique était cantonales et date de la révolution et ont perduré jusqu'à la Quatrième République (1958). Dans cette rue, rebaptisée J.P. Caron, une école dirigée par la communauté d'Ernement a perduré jusqu'en 1881, date à laquelle l'école devint laïque. Trois ans plus tard les écoles sortent de terre, route de Neufchâtel. Elles ont gardé leur fonction d'enseignement, en effet elle abrite une Maison Familiale Rurale. Rue Emma Bovary les nouvelles écoles (années 1980) remplacent un siècle plus tard les anciennes. La première école à Tôtes a été ouverte en 1794 et occupait une maison près de l'église.

 

     La rue Guy de Maupassant

     La vieille auberge est un restaurant en colombage originale pour ses couleurs.

 

la vieille aubergetôtes

 

      La rue commerçante Guy de Maupassant est située sur l'axe Rouen Dieppe. Elle fut aussi une rue administrative du temps où l'on y trouvait la Perception, La Poste et la gendarmerie. Elle a partagé pendant une trentaine d'année la voie ferroviaire Ouville la Rivière Clères. Ceci pouvant expliqué la largeur de la voie actuelle. La gare est toujours présente.

Devenue une habitation, elle a accueilli des voyageurs de 1913 à 1947. Les rails resteront jusqu'en 1957. Au XIXe le train aurait dû passer à Tôtes lors de la mise en place de l'axe Dieppe Rouen. C'est parce que le châtelain ne voulait pas « gâcher le panorama sur ses terres » qu'Auffay possède une gare aujourd'hui.

Le château Dupuis  marque l'entrée quand on arrive de Dieppe avec sa tour d'enceinte.

 

Aux temps des chevaux

 

La rue des haras où le comte de Malartic, maire de la ville au XIXe siècle, possédait des chevaux existe toujours mais les haras sont aujourd'hui détruits. Les haras du Pin possédait une station à Tôtes.  Tout comme la forge située près de l'Auberge du Cygne en 1940. Elle fonctionna entre autre pour les chevaux qui partaient de l'auberge pour Rouen ou Neufchâtel en Bray, puis les gares de Val de Saâne et de Saint Victor l'Abbaye.

De retour vers la place du général de Gaulle vous passerez devant l'ancienne caserne de pompiers et devant une arche où était établi un hôtel et un ancien relais de chevaux (XIXe).

 

ancienne casernecenre socio culturel

 

L'ancienne caserne (photo de 2011)

 

 L'ancien relais devenu la Trésorerie (photo de 2011)   

 

Le hameau de Bonnetôt

 

Situé sur l'ancienne nationale en allant vers Dieppe. Vous découvrirez Bonnetôt est une ancienne seigneurie. Il fusionna à Tôtes au XIXe puis servi à partir de 1943 de base de lancement de V1 Allemands. Les Anglais bombarderont la base le 14 janvier 1944. Ils détruiront des bâtiments de ferme dont un colombier circulaire en grès et en brique et la maison. Le chantier des blockhaus lui n'a pas été touché. Le 24 juin la ferme a été bombardée. Il vu naître une famille qui administra Tôtes en temps que maire : les Langrenay puis les Delacroix dont un membre fût maire. C'est encore cette famille qui gère la ferme cidricole actuellement.

 

bonnetot

 

La piste bétonnée pour atteindre les blockhaus au milieu des pommiers

(photo de 2011)

 

 

A faire

 

Parcours urbain (fichier PDF)

 

 

A lire

 

Histoire communale des environs de Dieppe (1838)

La vieille "hostellerie" normande de Tôtes (1920) par E. Spalikowski

Tôtes, reflets de mémoire par P Molkhou (1999)

 

 

Pour en savoir plus sur la ville et sa région, cliquez !!!

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Commentaires
G
Bonjour, c'est très intéressant. Peut-on connaitre les sources de vos informations pour avoir plus de détails.<br /> <br /> Je suis le propriétaire de la ferme de Bonnetôt et m'interesse à toutes les informations, archives sur l'histoire du hameau.
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