La commune de Blainville Crevon (Seine Maritime)

Les ruines du château

Au siècle de Flaubert, les ruines du château dominaient encore un amas d'éboulis. Elles ne sortirent de l'oubli qu'à partir de 1967 grâce aux fouilles menées par des bénévoles. Leurs travaux ont permis d'établir que plusieurs châteaux furent construits entre le XI et le XVIIIe par de grands seigneurs. Depuis 1977, le château accueille chaque été le célèbre festival musical Archéo Jazz. Il servit à surveiller le gué entre Rouen et l’Angleterre.

La motte féodale, probablement édifiée avant la fin du XIe (1050) est le premier ouvrage. Elle se composait d'une motte tronconique flanquée d'une basse cour, d'un ensemble de fossés et de fortifications hérissées de palissades en bois.

Du XIIe au XIVe, différentes constructions en pierre viendront se jucher sur la motte féodale. La plus importante fut l'œuvre de Jean de Mauquenchy dit Mouton de Blainville, fait maréchal de France en 1368.

Elevé sur l'emplacement de la « domus » de son aïeul, Geoffroy de Mauquenchy, l'édifice s'ordonnait autour d'un grand bâtiment rectangulaire aux murs épais construits en silex dès le XIIe. Un escalier guide main du XVIe dessert encore les couloirs enterrés au cœur de la motte.

Endommagé par la guerre de 100 ans et un incendie survenu peu avant 1404, le château fut entièrement remanié par Jean d'Estouteville, maître des arbalétriers de Louis XI et fondateur de la collégiale de Blainville, qui lui donna son aspect presque définitif.

Puissant ouvrage de plan trapézoïdale, le château était organisé autour de 4 tours cylindriques.

En 1512, Gabriel d'Alègre hérita du château par sa femme, Marie d'Estouteville. C'est au XVIe que les logis se développèrent et que la cour de ferme fut réhaussée, dotée de remparts en pierre et de 2 tourelles d'angle.

Le château échappa de peu à la démolition à l'époque où Henri IV était en guerre contre les Ligueurs (Mars 1591) dans la région et échut par alliance en 1675 à Jean Baptiste Colbert de Seignelay, fils du grand Colbert.

Mentionnée en 1703 comme « beau et grand château de guerre, bien logeable et très bien bâti », l'édifice devenu en 1724 propriété de Charles François de Montmorency Luxembourg, va faire l'objet de lentes dégradations jusqu'en 1781. Il fut alors arasé par le dernier des seigneurs de Blainville, à nouveau un Colbert de Seignelay, pour être remplacé par une grande demeure en brique.

Ce seigneur ayant été forcé à l'exil à la Révolution, le nouveau château fut détruit à son tour alors que son gros œuvre était à peine achevé.

J'ai été vendu en 1798 et les hommes m'ont maltraité et m'ont oublié pendant 2 siècles.

Depuis quelques décennies, ces ruines sont restaurées grâce à l'association Archeo Jazz

Les autres curiosités de la commune

Collégiale de 1489 abritant des vitraux du XVe. C'est ici que se maria Emma Bovary en 1839.

L'école

 Le presbytère

 Dans l'ancien presbytère, on retrouva une dalle tombale d'un Mouton de Blainville (Source : Bulletin de la Commission des antiquités de la Seine-Inférieure ; 1868)

A voir

Plaque de cocher (photo)

L'ancienne halle devenue salle des fêtes est une bibliothèque.

A faire

La commune est traversée par le GR26 qui relie Blainville à Ry au sud et Saint André sur Cailly à l'ouest

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